Vibrer........comme les branches d'un diapason
Vibrer........comme une flûte de roseau au moindre souffle de vie
Vibrer........comme les arbres sous la musique du vent
Vibrer........comme l'eau se ride sous la caresse de l'air
Vibrer........au rythme de la nature
Vibrer .......comme un coeur touché par la grâce de la musique

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Ecouter, regarder, sentir, toucher, savourer ce que m'offre la nature
Ouvrir mon coeur et me laisser envahir par les émotions
Ouvrir mon coeur et ma porte et laisser entrer tous mes petits amis à poils et à plumes
Leur offrir le meilleur de moi-même avec mon coeur d'enfant qui n'a jamais cessé de s'émerveiller
Proposer un instant de paix dans ce monde devenu inhumain

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BIENVENUE AU REFUGE DE JENNY

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samedi 2 février 2013

Pensées amères d'une chenille prisonnière de son cocon






Autant la petite fille de Chilly se sentait libre et heureuse, autant la petite Parisienne se sentait de plus en plus emprisonnée dans une grisaille et un confinement qui l'étouffaient.

La petite fille de Chilly vivait entourée d'amour - tous les animaux avec lesquels elle passait ses journées lui donnaient toute l'affection dont elle avait besoin pour se nourrir -, elle vivait aussi dans les champs, les sentiers, les cours d'eau, accompagnée par la musique du vent dans les branches, les nuages qui se pourchassaient dans le ciel, la brume et la pluie qui enveloppaient la campagne en hiver, mais aussi le soleil qui jouait avec toutes les nuances du vert et du bleu de l'été, toutes les couleurs des fleurs qui s'épanouissaient alors. La petite fille de Chilly chantait à tue-tête toute la journée...

La petite Parisienne vivait dans un logement gris, auprès de parents vêtus de sombre, elle-même vêtue tristement, avec pour tout horizon des toits gris, tristes, sombres et sales.
Même le Jardin des Plantes avait perdu son attrait, bien qu'elle aimât toujours autant y aller, mais il était devenu minuscule et trop bien ordonné, trop propre, sans le brin de folie qui ne faisait jamais défaut à la nature, pas encore totalement apprivoisée par l'homme, qu'elle retrouvait à Chilly.

Paris, c'était aussi l'école, heureusement, les choses passionnantes qu'on y apprenait, et les récréations où l'on pouvait se défouler en criant et en courant à en perdre haleine. Mais l'école terminée, c'était de nouveau la grisaille et la tristesse.

Kiki était mort, les poissons étaient morts, les perruches ne chantaient plus, Poupou était resté à Chilly où il menait une vie de coq rêvée : il régnait sur une trentaine de poules, et avait le droit de rentrer chez Madame Alazard et de s'installer où bon lui semblait (il vivra ainsi plus de 8 ans, en toute liberté, et choyé). Les tétards  s'étaient métamorphosés en grenouilles et vivaient désormais dans leur milieu naturel.
Je commençais à me demander si moi aussi je me métamorphoserais un jour, ou bien si je resterais le pauvre tétard chétif affublé d'une seule patte inutile et incapable de vivre.

Tous mes rêves d'enfant avaient avorté :
Je voulais faire de la danse -comme certaines de mes petites copines -, je devrais me contenter d'admirer les petits chaussons et les tutus de la boutique.
Je voulais jouer du piano - comme certaines de mes petites copines -, il n'en était évidemment pas question (faute de place et d'argent).
J'aurais aimé dessiner et surtout emplir mes dessins de couleurs vives : je n'avais à ma disposition que des feuilles déjà écrites d'un côté, et des crayons aux couleurs ternes dont la mine se cassait sans cesse.
J'aurais aimé chanter... : "tu vas gêner tout le monde"...
Alors, j'apprenais à me contenter de ma nouvelle passion : les escargots.

A la bibliothèque, j'avais lu comment il était possible d'élever des escargots. J'en avais donc rapporté une dizaine de Chilly, et les avais installés dans les aquariums désormais vides. Ils ne manquaient ni d'espace, ni de terre, ni d'humidité, et bientôt, je les vis s'accoupler, pondre, et quelque temps plus tard, les bébés escargots firent leur apparition, si minuscules et si frêles sans leur coquille protectrice. J'admirais la façon dont jour après jour, ils façonnaient cette coquille, la rendant de plus en plus solide.
J'avais donné aux "parents escargots" des noms qui me faisaient rêver : Aquilon, Zéphyr, Alizé, Mistral, Foehn, Blizzard.....

Mais la seule chose qui me permettait de m'évader de la routine qui m'emprisonnait, était de lire, ma Mickeyte sur mes genoux. Mes parents voulaient que je rapporte des "livres instructifs" de la bibliothèque. Je revenais donc toujours avec 3 ou 4 bouquins que je faisais semblant de lire, mais aussi avec un livre que me proposait la "dame", nettement plus en rapport avec ce que j'aimais.

Et c'est ainsi que j'arrivai enfin au seuil des grandes vacances avec pour seules vraies compagnes Mickeyte, et Lassie "chien fidèle" dont je ne me lassais pas....








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