Vibrer........comme les branches d'un diapason
Vibrer........comme une flûte de roseau au moindre souffle de vie
Vibrer........comme les arbres sous la musique du vent
Vibrer........comme l'eau se ride sous la caresse de l'air
Vibrer........au rythme de la nature
Vibrer .......comme un coeur touché par la grâce de la musique

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Ecouter, regarder, sentir, toucher, savourer ce que m'offre la nature
Ouvrir mon coeur et me laisser envahir par les émotions
Ouvrir mon coeur et ma porte et laisser entrer tous mes petits amis à poils et à plumes
Leur offrir le meilleur de moi-même avec mon coeur d'enfant qui n'a jamais cessé de s'émerveiller
Proposer un instant de paix dans ce monde devenu inhumain

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BIENVENUE AU REFUGE DE JENNY

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mardi 22 janvier 2013

Naissance..








En deux années, j'avais fait des découvertes fantastiques. Je savais désormais pourquoi le coq s'agrippait sur le cou des poules - les rendant ainsi fort laides ! -;  j'avais vu deux chiens marchant "collés" l'un à l'autre, -  l'un des deux,le plus petit, traîné par le plus grand dans le sens inverse -; je reconnaissais l' appel des minettes et les cris rauques qui le suivait, ainsi que les bagarres entres matous; j'avais vu ce qu'était un âne à 5 pattes, -impressionnant ! -( je m'étais bien gardée de raconter à ma mère que les copains que je m'étais fait à Chilly m'entraînaient parfois dans de drôles d'histoires)...; je contemplais perplexe l'accouplement des escargots ;  je ne comprenais pas très bien comment les gendarmes pouvaient s'accoupler sur une file interminable ; j'avais vainement cherché dans le dictionnaire une photo d'une "menthe religieuse" dévorant son "fiancé" après avoir obtenu de lui ce qu'elle souhaitait....












J'avais eu très peur lorsqu'un lapin avait chevauché une lapine et avait poussé un cri strident avant de tomber inanimé sur le flanc....J'étais persuadée qu'il en était mort ( et ce cri !!! alors que les lapins sont silencieux !!)

J'aurais bien aimé que la chienne Boulie ait enfin des petits....Mais si je la voyais grossir, je ne savais pas encore ce que devenaient les bébés .....
Ceci était mon espoir secret : la voir allaiter ses bébés, puis voir grandir les chiots, comme je l'avais vu dans d'autres fermes...


Mais cela me serait toujours refusé :
Je le compris lorsque je découvris un soir, en revenant de l'école, ma Mickeyte emmaillotée dans des bandages qui lui comprimaient le ventre, et que ma mère m'expliqua qu'elle avait subi une opération pour qu'elle ne "tombe" pas enceinte....
- " Pourquoi, maman ? "
Et ma mère m'avait alors expliqué comment Madame Alazard noyait les chatons et les chiots de Boulie.....
Je fus stupéfaite par tant de cruauté insoupçonnée, mais hélas, je me sentais bien impuissante devant la méchanceté des grandes personnes....

Les animaux s'étaient donc  chargés d'une grande partie de mon apprentissage....
Mais l'été de mes 10 ans, j'allais avoir une grande émotion....

Dans toutes mes activités, je n'étais pas suivie que par Boulie. Il y avait aussi une chatte blanche avec quelques taches qui m'avait offert son amitié dès mon premier séjour à Chilly. Bizarrement, Mickeyte acceptait cette minette et partageait le plus naturellement ses puces - que d'histoires pour des puces !!!
Mais il est vrai que si Mickeyte était peignée chaque jour avec soin et que le moindre petit point noir était éliminé entre les ongles avec un curieux craquement, il n'en était évidemment pas de même pour les autres chats vivant dans la ferme.
La minette nous rendait donc visite régulièrement dans la pièce que nous occupions à l'étage. Et elle et Mickeyte se partageaient mes genoux lorsque je lisais aux heures chaudes de la journée..

Depuis quelques jours, la minette me recherchait de plus en plus. Elle ne voulait plus quitter mes genoux et me demandait par des miaulements impérieux de la suivre dans l'une des granges. Je ne comprenais pas cette insistance : j'avais vu qu'elle attendait des bébés, certes, mais pourquoi voulait-elle ma présence continuellement ?



Un soir -il ne faisait pas encore nuit-, elle insista davantage..je la suivis, elle avait déjà préparé un endroit à l'abri des regards qu'elle se mit en devoir de rendre plus confortable. Je la sentais nerveuse, alors, je me mis à parler doucement, à lui raconter n'importe quoi, à chantonner -presque un murmure-, et la minette s'installa dans sa couche de paille. A ce moment-là, ma mère m'appela. Je quittai donc la minette à contre-coeur....Mais au moment où j'allai entrer dans notre cuisine, la minette était derrière moi, et miaulait, miaulait...
Je repartis donc dans la grange - et tant pis pour les paroles peu aimables qui m'accompagnèrent.
Mais rien ne se passait.
Ma mère revint me chercher, furieuse... Je la suivis, mais la minette aussi vint avec nous et s'agrippant à mes jambes nues, miaula son désespoir.
Cette fois, je compris que ma place était auprès d'elle...Peu importaient les récriminations de ma mère, peu importait le fait que l'heure du dîner soit passée, puis l'heure du coucher....
J'étais assise à côté de la minette qui ronronnait dès que je lui parlais. J'arrêtais de chantonner, elle ne miaulait plus. Je recommençai à parler/chantonner, elle ronronnait de nouveau.

Et - combien de temps s'était écoulé ? qu'importe ! - minette mit au monde le premier bébé. Puis un second...

C'est le moment que choisit ma mère pour venir me chercher, furibonde.....

Une fois de plus, je refusai de venir, et à ce moment-là, dès que maman fut partie, minette prit dans sa gueule l'un des deux bébés encore tout gluant et me le mit sur mes genoux....

J'en avais les larmes aux yeux....Trop d'émotion pour la petite fille que j'étais encore.....

Les deux autres bébés naquirent à leur tour : je les pris de moi-même dans mes mains et les massai avec de la paille la plus douce possible.

Quand les bébés commencèrent à téter leur maman, je regagnai enfin mon lit....



Ce fut le premier accouchement auquel j'assistais.....Ce ne serait pas le dernier. Madame Alazard ne tua pas les bébés cette fois-là, et j'eus l'immense bonheur de les voir grandir les trois semaines qui suivirent.....avant de retourner dans ce Paris que je détestais de plus en plus.




Quand nous revînmes aux petites vacances suivantes, les bébés étaient de vrais petits diables....







2 commentaires:

  1. Bonsoir, c'est trop joli ce que tu nous racontes :-)
    Bisous

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  2. Merci, Didi, ce n'est pas ce que je "raconte" qui est joli : c'est la vie qui est belle.
    Je note tous ces souvenirs en hommage aux premiers compagnons qui m'ont appris la vie et la tendresse. Sans lesquelles je n'aurais jamais existé, certainement....
    Bisous

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