Vibrer........comme les branches d'un diapason
Vibrer........comme une flûte de roseau au moindre souffle de vie
Vibrer........comme les arbres sous la musique du vent
Vibrer........comme l'eau se ride sous la caresse de l'air
Vibrer........au rythme de la nature
Vibrer .......comme un coeur touché par la grâce de la musique

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Ecouter, regarder, sentir, toucher, savourer ce que m'offre la nature
Ouvrir mon coeur et me laisser envahir par les émotions
Ouvrir mon coeur et ma porte et laisser entrer tous mes petits amis à poils et à plumes
Leur offrir le meilleur de moi-même avec mon coeur d'enfant qui n'a jamais cessé de s'émerveiller
Proposer un instant de paix dans ce monde devenu inhumain

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BIENVENUE AU REFUGE DE JENNY

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jeudi 10 janvier 2013

Un petit coin de campagne à Paris




(le célèbre Cèdre du Liban du Jardin des Plantes)



Même si l'école me passionnait, je n'avais rien oublié de tout ce que j'avais vu à la campagne, et mes deux poissons rouges étaient loin de suffire à mon besoin d'être entourée de bestioles et de verdure.
J'étais devenue une grande petite fille avide de tout voir, de tout savoir, de tout connaître, et, à défaut de vivre à la campagne,  le Jardin des Plantes  continuait à être mon lieu de découvertes de prédilection, même si, à mon retour, je l'avais trouvé rapetissé par je sais quelle magie.

Je ne redoutais plus de me perdre dans le labyrinthe - vraiment pas si grand que cela, finalement -, et comme désormais, ma mère ne me tenait plus fermement par la main, j'étais libre de toucher (en cachette) toutes les sortes de plantes qui se trouvaient à ma portée. Elles étaient tellement différentes de celles que j'avais vues aux Breuillerons ! Certaines étaient luisantes mais un peu rugueuses, d'autres toutes douces et veloutées. J'essayais de me rappeler tous les noms inscrits sur les petites pancartes, mais c'était quasiment mission impossible, la plupart des mots étant notés dans une langue que je ne comprenais pas....
J'aimais surtout poser ma main sur le tronc de tous ces immenses arbres dont je ne voyais pas la cime. Quand un arbre était moins imposant que ceux qui l'entouraient, j'essayais de l'entourer de mes bras, et j'attendais avec impatience le jour où mes bras seraient suffisamment grands pour pouvoir le faire.
Bien sûr, je savais qu'il était interdit de toucher, mais je ne redoutais plus le "méchant garde qui surveillait les petits enfants pas sages et les emmenait"...Instinctivement, je respectais les plantes, et même si j'avais toujours besoin de les toucher, de les renifler, jamais je n'aurais cueilli une plante "protégée" ..

Et d'ailleurs,  j' avais compris que les mises en garde de ma mère étaient tout à fait injustifiées :
Je tendais ma main vers les moineaux et les pigeons pour leur proposer les miettes de mon goûter ; ils se hasardaient à se poser sur mon bras, ma tête ou ma main, et je n'ai jamais été "mordue" !! Tout au plus, parfois, le petit coup de bec d'un pigeon  me faisait légèrement frémir...J'appelais cela : le baiser du pigeon.
J'osais donner le pain aux canards, et bien que je me sois fait pincer à plusieurs reprises, il m'en aurait fallu d'autres pour me stopper dans mes nouvelles activités animales...Comme diraient les enfants aujourd'hui : "même pas mal" !!!

Pour répondre à mes demandes incessantes d'avoir un chat, mes parents avaient transigé en m'apportant à deux reprises une tortue. Elles étaient bien mignonnes, ces grosses bestioles qui marchaient lentement et rentraient la tête sous leur carapace à tout instant. Mais hélas, elles étaient mortes l'une après l'autre sans raison apparente (ce n'est que bien plus tard que je compris l'erreur monumentale que les gens de ma génération commettaient en achetant ce genre d'animal..... Cela me perturbe aujourd'hui encore d'avoir contribué bien involontairement à la raréfaction des tortues de terre)

Puis, notre promenade du dimanche nous emmena de plus en plus fréquemment au "Marché aux fleurs et aux oiseaux", ainsi que sur les quais de la Seine où l'on trouvait toutes sortes d'animaux. Ces premières sorties dans ces lieux paradisiaques me comblaient de bonheur : les fleurs avaient des multitudes de couleurs, d'odeurs, de tailles.... Quant aux oiseaux, je les aimais tous, et, bien sûr, je ne tardai pas à en réclamer à mes parents. Pourquoi pas des perruches ? Leurs couleurs -une fois de plus- m'attirait, et ce n'étaient pas des oiseaux farouches : comme le montraient les vendeurs, elles venaient volontiers se poser sur la main....J'appris très vite à distinguer les mâles des femelles, et un couple en appelant un autre, ce furent bientôt 3 couples de perruches qui occupèrent la minuscule cage dans laquelle nous les avions enfermés. Sans savoir pourquoi, ces jolis oiseaux me mettaient mal à l'aise : certes, j'aimais les voir se bécoter ;  certes, ils venaient se poser sur ma main ; certes, ils étaient bruyants - et j'appréciais la vie qui explosait dans ces cris - ; mais..... étaient-ils heureux ? Je commençais à m'interroger.....

Des perruches, des poissons rouges, c'était bien oui, mais l'une de mes petites copines avait un cochon d'Inde. Voilà un animal intéressant ! Il avait le droit de courir dans son appartement, et - atout indéniable -, n'était pas aussi bruyant que les oiseaux !
Et c'est ainsi qu'un dimanche, je revins avec Kiki, mon cochon d'Inde tant désiré.... Mon Kiki....que de bons souvenirs : papa lui avait fabriqué un refuge dans un cageot, et j'avais pour tâche de le nourrir et de nettoyer le cageot. Si mes parents avaient secrètement espéré que cette dernière tâche me rebuterait, ils s'étaient bien trompés : un cochon d'Inde est très propre, et nettoyer son "coin-toilette" est tout à fait dans les capacités d'une petite fille de 6 ans.
Et Kiki passait son temps dans mes bras ou sur mes genoux. Pendant les repas, il ne cessait de passer des genoux de l'un à l'autre, et, ce qui était très drôle, c'est qu'il avait pris l'habitude de crotter sur les genoux de papa. Drôle d'idée, qui était devenu un sujet de plaisanterie, mais qui ne fâcha jamais personne : papa avait soin de recouvrir ses genoux d'un tablier "exprès" !!!

Les fleurs me plaisaient beaucoup - sauf les chrysanthèmes que j'ai détestés d'emblée, alors que je ne savais pas encore en quelles occasions on en voyait le plus - . Mais au Marché aux Fleurs, il y en avait trop. J'aurais aimé  regarder chacune d'entre elles, sentir leur odeur....Mais il y en avait tellement, et mes parents n'avaient guère envie de s'arrêter devant chaque marchand.... Dommage : je les confondais toutes, et j'étais frustrée de ne pas pouvoir discerner le parfum de chacune d'elles.

Par contre, je  n'aimais toujours pas l'odeur des roses. Pour le 1er mai, papa avait offert à maman un brin de muguet, et son parfum m'avait enivrée. J'allais plusieurs fois par jour humer ces jolies clochettes blanches, mais je fus déçue lorsqu'elles jaunirent et finirent à la poubelle. J'aimais aussi l'odeur des petites violettes. Hélas, cela fut de courte durée : une tante qui venait de temps en temps, toujours impeccablement vêtue, le visage plein de poudre de riz, et qui aurait aimé que je vienne sur ses genoux (ah non, alors !! pas question !!! et surtout pas de "baiser" !!!),est arrivée un jour parfumée à la violette. Terminé, mon goût pour l'odeur de cette fleur que l'on transformait en parfum douceâtre et écoeurant !



Et, en plus, on m'avait quelques jours auparavant proposé un bonbon à la violette que j'avais dû recracher tellement je le trouvais mauvais !!!!
Mais la petite fleur qui savait si bien se cacher - mais pas à mes yeux de petite fille curieuse - me plairait tout de même toujours.....



(deux photographies du Jardin des Plantes..... Finalement, en voyant des photos, je retrouve mes souvenirs intacts.....)







4 commentaires:

  1. Je n'évoquerai pas les deux essais de ma mère avec canaris et poissons rouges... ni les chats que je ramenais à la maison et que ma grand-mère s'empressait de remettre à la rue...
    Mais qu'est-ce que j'aime les guimauves à la violette...

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  2. Pourquoi pas ? Je n'ai jamais aimé les bonbons - à part les caramels (durs ! pas les mous qui collent aux dents ! ) et les batna (ça existe toujours ? ). Mais les bonbons à la violette, aux coquelicots, à la fraise, et autres parfums de synthèse, vraiment :boop: !!!!!

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    1. Oui ça existe toujours les Batna... et que c'est bon !!!
      Et si j'aime toujours les "anciens" bonbons : caramels, boules de gomme, réglisse, guimauve bien sûr, biberine (celle dans les sachets translucides qu'on aspirait avec un tube de réglisse...), j'aime aussi les frites, les schtroumpfs, les fraises tagada, les bonbons bien acides, les bouteilles de coca... et j'en oublie ! toute "la" marque en fait... je ne ferai pas de pub mais tout le monde la reconnait !
      Tu as dit "gourmande" ? noooooooooooon !

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  3. Quand je pense que j'essaie de rendre hommage à mes petits compagnons à poils et à plumes qui m'ont appris à vivre, et que tu ne penses qu'aux bonbons !!
    Tu es une affreuse.....!!!!

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